22 Juin 2020
Ensemble plus que jamais.
Maman au foyer depuis 4 ans et des poussières, j’ai deux filles. L’une âgée de 4 ans et des poussières, en petite section, et sa petite sœur de 22 mois, un mari médecin (qui a donc travaillé durant cette période difficile pour chacun d’entre nous dans ce pays ).
Chez nous, il y a clairement eu deux phases dans ce confinement : d’abord, les 10 ou 12 premiers jours d’adaptation à l’enfermement, franchement compliqués. La stupeur et l’angoisse face à la situation nous a un peu déboussolés. Et la seconde, après ces quelques jours compliqués, faits de moments de flottement, de doutes, de tension, d’angoisse aussi pour nos parents âgés. Une fois l’acceptation de la situation bien ancrée et plus d’organisation à la maison, il y a eu un basculement vers plus de « sérénité » et de calme pour chacun, jusqu’au 11 mai.
Et on continue, même si on peut sortir un peu plus « librement », puisque pas de reprise d’école (pour les maternelles).
Tout d’abord, l’idée de m’occuper de mes filles « 24h/24 » ne bouleversait en rien ou presque ma vie de maman, j’étais déjà bien entraînée !
Mais, clairement, l’idée de ne plus pouvoir sortir à notre guise, autant de temps qu’on le souhaite, et, il faut le reconnaître, la peur voire la psychose ambiante à l’extérieur m’inquiétait beaucoup !
Ma plus grande difficulté: gérer deux petites boules d’énergie et de dynamisme ! Canaliser mes deux filles qui se lèvent très tôt le matin et qui sont ( presque ) constamment en désir de jeux, d’activités, de mouvements, d’expériences, de choses nouvelles à faire AVEC MOI..ou papa quand il est là.
L’enfermement et le « manque d’air » des débuts ont été difficiles à supporter, aussi bien pour elles que pour moi. J’ai essuyé les premiers jours des tempêtes de colères, des deux, leurs larmes par dizaines, des journées interminables, de la tension qu’on ne pouvait pas réellement évacuer en sortant pour se changer les idées...
«Maman je veux sortir, maman il fait beau», «maman j’ai envie de sauter et de courir !» (Nos pauvres voisins) ,et les mêmes murs et les mêmes jouets qui deviennent oppressants et ennuyeux, et le stress des grands qui est vite communicatif, comme le rire et la bonne humeur ! Mais ça, en temps de crise, on l’oublie beaucoup.
Et puis, je me suis ressaisie, et j’ai pris ce confinement en main si je peux m’exprimer ainsi.
Le plus important : Garder des journées bien rythmées pour un cadre sécure et éviter au maximum les moments d’ennui profond, ceux là mêmes qui mènent aux bêtises, puis aux crises, puis aux larmes etc...
Donc, je garde les mêmes heures de repas, couchers, siestes et jours de bain.
Mêmes rituels, histoires le soir etc..
On a commencé à prendre des habitudes.
Le matin : activités manuelles, dessins, peinture, un peu « de travail » avec les outils numériques de la maitresse ( un formidable lien avec l’école et une source de trésors ludiques pour occuper «ma petite section» et même sa petite sœur )
L’après midi: une sortie de temps en temps dans le jardin de notre résidence, ou un dessin animé ( un classique Disney ) ensemble, faire des gâteaux ensemble ( comme beaucoup de français ), des crêpes, des pancakes. Des kilos de farine sont passés par de petites (et grandes !) mains excitées de gourmandise ! Et puis des chansons, des chants, des comptines, beaucoup de comptines !
Concernant l’école : ma fille en PS, et pour être honnête, le premier mois ne réclamait pas sa maitresse ou ses copains, elle n’en parlait pas, ne faisait pas cas de cette rupture soudaine. Et puis, aux bout d’un mois, elle a commencé à manifester son envie d’y retourner ! De retrouver justement sa maitresse et ses copains. Maman: Ouf.. j’ai cru à une rupture totale !
Et surtout, l’essentiel, j’ai eu de l’amour comme jamais, des moments de câlins par kilos, (pour compenser ceux de la farine) et du temps de pause à ne rien faire et regarder mes filles jouer ensemble. Un lâcher prise paradoxalement, dans l’emploi du temps casanier et des «règles de vie» habituelles : mon salon qui se transforme en salle de motricité, les cabanes dans les chambres, un peu plus de temps d’écran que d’habitude.
Ma plus belle réussite, enfin la leur plutôt : mes filles qui tissent des liens profonds, à vivre ensemble 24h/24, bain ensemble, manger ensemble, jouer ensemble, écouter des histoires ensemble, «cuisiner « ensemble, pleurer ou faire des bêtises ensemble, s’aimer et aimer maman, et papa, ensemble...
En espérant ne plus jamais revivre cela, on décide de rester positifs et de retenir les belles choses et les bons moments finalement, en réalisant, aussi, notre chance de l’avoir vécu de cette manière. En remerciant également la vie que nos familles et notre entourage soient en bonne santé. Ce confinement n’a pas été un long fleuve tranquille, mais on a réussi à le traverser, ensemble... s’en souviendra t-on longtemps? Cela va t-il changer certaines choses dans notre vie de famille ? Le temps nous le dira...
Je vous salue à distance. Prenez soin de vous et de vos proches.
Maman de 2 enfants dont le plus grand en PS
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